Si vous avez le snowboard qui vous démange et qu’il vous prend l’envie d’aller glisser sur le glacier des Deux Alpes, voici 10 points essentiels qu’il ne faudra pas négliger. Car si tu te moques des 2 Alpes, les 2 Alpes se moqueront de toi !
1- Pensez à la crème solaire
Voilà une recommandation qui peut paraître bête, mais c’est pourtant l’erreur classique et ça arrive même au meilleur (Kim Kardashian là en l’occurrence). La préparation du premier matin est généralement chaotique. Ca fait longtemps que vous n’avez plus touché à votre matos de snow, donc il va falloir replonger dans vos souvenirs hivernaux pour ne pas oublier des choses essentielles. Le ride d’été est très matinal, vous n’aurez pas beaucoup de temps, donc il vous sera facile d’oublier de protéger votre peau. Grave erreur, car a presque 4000 m d’altitude, le soleil tape fort. Résultat, un bronzage peau rouge, une marque du masque ou des lunettes qui fera tache pour draguer en boite et une peau de serpent qui s’effritera dans quelques jours et vous fera repartir à zéro niveau bronzage. Donc aillez le réflex crème solaire et n’hésitez pas à tartiner, mais étalez bien, pour éviter le syndrome « Hollandais à la neige » (quand la crème ne pénètre pas et vous fais une face toute blanche) qui vous ferrez perdre beaucoup de points de sex appeal.
2- Fartez votre board
Qui a-t-il de plus relous que de farter une board ? Farter deux board peut être ?… Bref, on sait tous qu’entretenir une semelle est super chiant pour plusieurs raisons. Déjà il faut un fer à repasser et c’est un truc de meuf, donc vous n’avez pas de raison d’en posséder un. Ensuite il faut racler le fart sous la board, ce qui fait mal aux bras et met pleins de petits bouts de fart de partout. Autant de bonnes raisons de ne pas fartez sa board. Mais pensez que vous allez peut être faire l’effort de payer un forfait assez onéreux pour monter au sommet d’un glacier pour finalement être frustré car vous n’arriverez pas à prendre un module à cause de votre semelle sèche comme une vieille… Très sèche quoi.
3- Prenez des chewing gum
Le park des 2 Alpes est desservi par des arbalètes qui se prennent à deux. L’endroit étant très international au niveau de la fréquentation, vous pourriez y faire de charmantes rencontres. A vous d’être malin et de vous placez stratégiquement dans la file d’attente pour prendre la pioche avec la jolie petite rideuse russe blonde. A vous la promiscuité et la tranquillité le temps d’une montée, à condition que vous ne tombiez pas sur un relou d’excité qui veut la prendre à 3 avec vous. (Généralement un champion de freeski). C’est là que vous allez pouvoir faire connaissance et marquer des points grâce à votre conversation pleine de charme et d’esprit. Mais vous ne voudriez pas lui faire partager vos vapeurs de rhum d’hier soir ou votre haleine du matin si vous avez du partir en catastrophe sans passer par la case salle de bain. Prévoyez donc chewing gum ou bonbon assez puissant pour vous assurez une haleine fraiche et prenez le discrètement dans la queue avant de monter avec votre proie partenaire.
4- Parlez Anglais
Pour que le point 3 marche, il faut aussi valider le point 4. J’espère donc pour vous que vous n’avez pas rien glandé à l’école et que vous regardez les films en VO, sinon vous allez bien galérer. Même si vous n’êtes pas un crack, faites des efforts et n’ayez pas honte de votre accent. Le « french accent » est un de vos atouts séduction. Le faible taux de riders français dans le park vous rendra encore plus exotique, donc jouez à fond la carte du local (même si vous ne venez aux 2 Alpes qu’une fois par an, vous êtes Français donc vous êtes quand même chez vous aux yeux de la belle)
5- Soyez original
Le park va être fréquenté par un tas de très bons riders venu des 4 coins du monde. Les tricks vont pleuvoir, donc difficile pour vous d’exister là dedans. N’essayez pas de faire la compéte avec les autres, mais imposez votre style. Trouvez votre propre ligne sur le park que personne n’avait ridé avant. Cherchez un transfert, un filet à sauter, un module pas shapé à bonker ou à prendre de travers, un mini quarter de board de piste, un bâton aménagé en pole jam. Vous rigolerez plus qu’en ridant le park de façon classique et cela pourra également vous aider pour les points 3 et 4 si vous savez faire votre trick au bon moment. (quand la petite blonde russe est sur les pioches et vous regarde évidemment)
6- Ne restez pas planté le bras levé en disant « next »
Le park est de plus en plus surpeuplé avec les camps d’Espagnoles et d’Italiens, qui amènent beaucoup de débutant. C’est une bonne chose que de nouveaux pratiquants se mettent au snowboard, mais c’est plutôt relou pour rider tranquillement aussi. Les petits modules fun comme les box, les petits kicks et le mini pipe sont généralement très prisés. Le départ ressemble à une file de supermarché un 24 décembre. C’est là qu’il vous faudra user de toute votre roublardise et votre finesse pour vous infiltrer discrètement entre les riders avec peu d’assurance qui campent là le bras levé et répètent « next » toutes les 5 secondes sans vraiment dropper. Une bonne technique consiste à déraper en faisant mine de régler des fixations tout en zieutant le moment opportun pour partir. Le timing est très important, car ça ne vous servira à rien de partir avec un rider devant vous ou juste derrière. Au cas où quelqu’un s’élance en même temps, vous aurez quelques courtes secondes pour lui faire abandonner ses projets et stopper son élan. Je vous conseille le « hop hop hop », triple onomatopée quasi universelle, assez dissuasive sans être trop agressive. Si vous la placez avec assurance sans broncher en regardant votre adversaire droit les yeux, il devrait vous laisser la priorité.
7- Prévoyez une garde robe estival
Même si ça peut arriver, il fait rarement froid sur un glacier. Un des intérêts du snowboard d’été est de pouvoir rider avec des tenues plus légères. Laissez tomber la doudoune ou la veste très technique avec jupe neige intégrée que vous avez portez tout l’hiver et sortez vos plus beaux sweat, chemises et tee-shirt. Evitez les vêtements de marque de snow trop classique, histoire de ne pas être le dixième gars sur le park avec un hoodie noir Analog et osez ressortir une vieille pièce originale de votre garde robe (CF point 3 et 5). Oubliez également l’éternel masque et bonnet et misez sur une cool paire de lunettes à marier avec votre plus belle casquette, chapeau ou bandeau (ouai les sweatband seront bientôt réhabilités, donc j’espère que vous avez gardé votre collection NBA de bandeau en éponge). Vous pouvez même laisser vos cheveux au vent pour un sentiment de liberté totale. Pour la jouer ultra core à la local de Bear Mountain, il faudrait même rider sans lunette, mais on vous le déconseille fortement un jour de grand soleil sur un glacier, sous peine de se bruler gravement la rétine.
8- Faite vous potes avec le staff du park pour être sur la liste des shapers
Un des avantages des 2 Alpes et le système mis en place pour les riders, qui consistent à shaper le park en échange d’un forfait. Un bon moyen de rider tout l’été à moindre frais pour les plus motivés. Le staff du park est cool et ouvert à faire bosser de nouveau shapers motivé, même s’il y a de la demande. Il n’y a pas de loi sur la préférence nationale, mais disons officieusement que si vous êtes Français, vous partez avec un petit avantage… Présentez vous auprès du staff, soyez gentil mais pas lourd et collant et demandez leur poliment s’il y a de la place sur la liste des shapers bénévoles. Faite un peu de zèle les premiers jours en acceptant les taches ingrates comme replanter les rails, jusqu’à ce que vous gagniez votre place de titulaire. Au cas où vous soyez vraiment dans un jour de flegme maximal ou que la nuit blanche enchainé avec une montée sur le park en after vous ait trop affaibli, vous pouvez toujours simuler la blessure à l’épaule et proposer de ranger la cool zone. C’est moins fatiguant et vous avez des chances d’avoir une fille en partenaire. Une bonne technique de roublard, mais chut, on ne vous a rien dit…
9- Regardez les edits vidéos de Mont Hood
Vous manquez d’inspiration ? Checkez un peu les podcast en provenance des Etats-Unis. On y trouve toujours un nouveau move de jib à la mode, un grab marrant, une rotation originale… De quoi rebooster votre motivation à essayer de nouveaux tricks. Vous ne trouverez certainement pas les mêmes modules mais il devrait quand même y avoir de quoi faire. Des exemples d’inspiration des premiers edits de cet été : les 360 front double tail grab grat dos de Justin Fronius, les 540 front method de Ben Bilodeau (Windels Session 2), les slash dans le pipe de Tim Eddy (hot lap), les one foot de Mike Ravelson (Volcom summer hit)… Donc inspirez vous et essayez des tricks. La neige est molle, donc c’est fait pour ça.
10- Ne négligez pas la nightlife
Les Deux Alpes ne seraient pas les Deux Alpes sans les mythiques soirées de l’Avalanche. Faites vous potes avec le maître des lieux Boris. Il est toujours content de rencontrer des nouvelles têtes, surtout quand ce sont des snowboarders. Ca pourra toujours vous servir au cas où l’un des videurs vous trouve trop agité ou trop fatigué pour rentrer… Avant d’aller cramer le dancefloor, n’oubliez pas de passer boire un bocal de rhum aromatisé et écouter du bon son aux Bleuets et siroter un Captain Morgan au Smithy’s. Arrangez vous pour être cohérent entre votre tenue sur le glacier et celle du soir, afin que la jeunes fille (la petite rideuse russe blonde si vous suivez) vous reconnaisse. Ne sortez pas non plus habillé exactement pareil, sous peine de passer pour un gros un gros crade. Une casquette devrait suffire à ce que l’on vous reconnaisse. Même si la soirée se termine par un heureux dénouement, n’oubliez pas de mettre votre réveil pour le lendemain matin. Rien de tel pour décrasser la gueule de bois qu’un peu de snow en haute altitude tout en débriefant vos exploits de la nuit dernière à vos potes.